Real Madrid: la tristesse insondable de Ronaldo

Real Madrid: la tristesse insondable de Ronaldo

Mais qu'arrive-t-il donc à Ronaldo ? Alors qu'il a largement participé au premier succès du Real Madrid en Championnat d'Espagne cette saison, contre Grenade (3-0), le Portugais a traîné dimanche un spleen visible sur le terrain, avant d'en faire état devant la presse.
Ronaldo n'a ostensiblement pas fêté son doublé inscrit face à Grenade qui porte pourtant son total à 150 réalisations sous le maillot blanc. Il a ensuite fait savoir dans une conférence de presse improvisée qu'il était "triste" pour des "raisons professionnelles", affirmant que son club était au courant.
"Je ne fête pas mes buts parce que je suis triste. Cette tristesse est due à des raisons professionnelles et au club, ils savent pourquoi", avait ainsi lâché le Portugais, sans entrer davantage dans les détails.
Depuis, les conjectures vont bon train en Espagne. Lundi, le succès du Real était ainsi en large partie éclipsé par le "mystère Ronaldo" à la une des principaux journaux sportifs du pays.
Et sur Twitter, un concours intitulé "Cristiano est triste parce que..." laissait libre cours à la créativité amusée de ses participants.
D'un blues passager, ou plutôt de saudade typiquement portugaise, à une mystérieuse offre arrivée d'un club étranger, toutes les hypothèses étaient ainsi envisagées.
La plus évidente, celle de l'orgueil blessé après la remise du prix du meilleur joueur européen UEFA au joueur du FC Barcelone Iniesta, jeudi dernier à Monaco, paraîtrait la plus plausible... si elle n'avait été démentie par Ronaldo lui-même.
"Non, ce n'est pas lié au prix d'Iniesta, il y a des choses plus importantes. Mais au club, ils savent", a ainsi assuré l'ailier de 27 ans dimanche.
Orgueil blessé ?
Il n'empêche: la proximité de ces deux événements, la remise du prix à Iniesta et la subite tristesse de Ronaldo, est troublante.
Cette réaction d'orgueil blessé correspondrait en outre bien à la mentalité d'un Ronaldo toujours soucieux de séduire et échaudé par plusieurs "accessits" reçus ces dernières années dans sa course aux titres individuels les plus prestigieux du football.
Depuis son premier sacre au Ballon d'or 2008 - à l'époque avec Manchester United - la star portugaise aura vu par deux fois, son grand rival du Barça, l'Argentin Messi, lui damer le pion (2009 et 2011).
Peut-être sa "tristesse" provient-elle cette fois-ci du fait qu'avec un bagage de 60 buts au compteur en 2011-2012 et un titre de Liga conquis avec les Merengue aux dépens des Blaugrana, le Portugais se sentait sûr de son fait.
Voir Iniesta lui "chiper" sous le nez la précieuse récompense aurait dans ces circonstances été la goutte d'eau faisant déborder le vase. N'y-a-t-il que ça? Est-ce vraiment autre chose?
Toujours est-il que devant tant de conjectures, la presse en oubliait presque la blessure, physique cette fois, de "CR7", sorti en se plaignant de sa cuisse gauche à l'heure de jeu.
"C'est une béquille que j'ai reçue. Nous verrons si je récupère dans les prochains jours pour pouvoir jouer avec la sélection" (le Portugal débute en effet ses éliminatoires pour le Mondial-2014 avec deux matches, au Luxembourg, le 7 septembre et contre l'Azerbaïdjan le 11). La Selecçao va-t-elle redonner le sourire à Cristiano ?